Assistance aux animaux Des chiffres qui s’affolent
Lors de son assemblée générale, l’OABA, Œuvre d’assistance aux bêtes d’abattoir, a souligné l’augmentation du nombre d’animaux maltraités à secourir. Et réclamé des vidéos dans les abattoirs et la fin de l’abattage rituel sans étourdissement.
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Les chiffres parlent d’eux-mêmes : chaque année, l’OABA secourt en moyenne 1 000 animaux recueillis à la suite d’un signalement pour maltraitance. Or depuis le début de l’année 2018, ce sont déjà 850 bêtes que l’association a récupérées sur décision de justice avant de les placer dans l’une de ses 12 fermes partenaires.
De gros dossiers
« Nous avons de gros dossiers en cours : 90 animaux, 120 animaux ou encore 230 bovins. Cela devient très compliqué », souligne Frédéric Freund, le directeur de L’OABA. Cette association s’occupe généralement d’une trentaine de dossiers de maltraitance par an sur une moyenne de 100 cas signalés. Ces chiffres se lisent à l’aune de la crise agricole qui sévit.
Mais pas seulement. Il y a aussi la mise en place progressive depuis septembre 2017 dans les départements d’une cellule de prévention et de lutte contre la maltraitance animale (CDO maltraitance). En 2017, l’association a reçu 864 000 € de cotisations, dons, legs et assurance vie et 72 000 € de dommages et intérêts. Elle consacre 62 % de son budget aux procédures et aux sauvetages.
Vidéo dans les abattoirs
L’association est également revenue sur l’adoption en première lecture à l’Assemblée nationale en janvier 2017 d’un article instituant la vidéo au poste d’abattage. Le nouveau gouvernement a oublié cette proposition dans la loi sur l’alimentation et ses promesses aux associations de protection animales lors de la campagne présidentielle.
« Le projet de loi issu des EGA (2) ne comporte qu’un article, l’article 13, consacré au bien-être animal, regrette amèrement Jean-Pierre Kieffer, le président de l’OABA. Il se contente d’alourdir les sanctions en cas de maltraitance, mais ne prévoit rien sur les contrôles pour relever les infractions. C’est comme s’il augmentait les amendes pour excès de vitesse sans installer de radars. »
Cette position, Loïc Dombreval, vétérinaire et député, qui préside le groupe d’études de la condition animale de l’Assemblée nationale, la soutient. Son groupe rassemble 39 élus volontaires de tous bords politiques (1). « Notre amendement sur la vidéo est bloqué au Sénat, lance-t-il. C’est une erreur majeure pour les animaux et aussi pour les travailleurs d’abattoirs. Je prédis du remue-ménage dans les associations activistes si on en reste là. »
Marie-Gabrielle Miossec(1) Un colloque est prévu à l’Assemblée nationale vers la mi-juin intitulé : « Amélioration du bien-être animal par la libération de l’information.
(2) États-généraux de l’alimentation.
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